La Boule
La boule est le plus accessible des jeux de casino. A la différence de la Roulette, elle ne nécessite aucune initiation préalable. En effet, le nombre réduit de numéros limite l’éventail des combinaisons possibles, ce qui n’autorise guère la mise au point de stratégies élaborées.
Un jeu très rapide, des enjeux relativement limités et un abord moins intimidant que celui de la Roulette confèrent à la boule une grande popularité, particulièrement auprès des néophytes.
• Nombre de joueurs : illimité
• Durée du coup : moins de S mn
MATÉRIEL
Une table pour le tirage, une ou plusieurs tables de mise, des jetons.
La table de tirage : au centre d’une grande table carrée se trouve une large cuvette fixe de 1,50 mètre de diamètre, dont le fond est légèrement incurvé. Au centre de cette cuvette sont disposées en cercle un certain nombre de cases légèrement creusées. Chaque case porte un numéro entre I et 9. Le nombre de cases varie d’un casino à l’autre : 9 cases (une par numéro), 18 cases (chaque numéro disposant de 2 cases diamétralement opposées), ou même 36 cases (deux anneaux concentriques de 18 cases). La variation du nombre de cases n’influe aucunement sur le jeu, puisque la probabilité de tirage de chaque numéro reste constante : I sur 9.
Les numéros sont disposés dans l’ordre croissant, et sont alternativement rouges et noirs, à l’exception du S, qui est blanc. Un croupier, le « bouteur », dont la fonction est de lancer la boule, se tient en permanence devant cette table.
La table de mise : les joueurs, assis ou debout, se tiennent autour de cette table dont un côté est accolé à la table de tirage. Sur le tapis vert qui la recouvre est dessiné un tableau divisé en 15 cases : I case par numéro, I case marquée d’un losange rouge, I case marquée d’un losange noir et 4 cases marquées respectivement Manque, Passe, Impair et Pair. Les numéros sont de la même couleur que sur la cuvette de tirage. Autour de cette dernière, on peut trouver de une à trois tables de mise. A chacune est affecté un croupier chargé de surveiller la régularité des paris et de payer les joueurs gagnants.
BUT DU JEU
Gagner de l’argent en pariant sur la sortie aléatoire d’un ou de plusieurs numéros.
CHANCES
Ce terme désigne les façons de parier offertes aux clients du casino. On distin¬gue les numéros pleins et les chances simples.
Les numéros pleins
On mise sur la sortie d’un seul numéro, en déposant ses jetons sur la case qui lui est attribuée. Il est impossible de miser à cheval sur deux numéros. En cas de tirage gagnant, le numéro plein rapporte sept
fois la mise initiale, mise dont le joueur conserve la propriété. Par exemple, si 10 F ont été joués sur le 3 et si ce numéro est sorti, le joueur récupère sa mise et fait un bénéfice de 70 F. Lorsqu’un numéro est perdant, la mise est ramassée par le croupier.
Les chances simples
Les chances simples présentent un risque plus limité, puisqu’elles permettent de miser sur plusieurs numéros à la fois. Le 5 joue un rôle équivalent à celui du 0 de la Roulette. Il n’appartient à aucune chance simple. S’il sort, toutes seront perdantes. Le 5 sera payé comme les autres numéros.
Pair et Impair : Pair réunit le 2, le 4, le 6 et le 8. Impair réunit le I, le 3, le 7 et le 9. Sur le tableau de mise, ces deux chances sont placées de part et d’autre de la case 5.
Passe et Manque : les quatre premiers numéros sont Manque (1, 2, 3 et 4) et les quatre derniers sont Passe (6, 7, 8 et 9). Les cases Manque et Passe sont disposées sur deux bords opposés du tableau (en haut et en bas).
Noir et Rouge : les numéros appartiennent à l’une ou l’autre de ces chances, selon leur couleur sur la cuvette de tirage. I, 3, 6 et 8 sont Rouges, tandis que 2, 4, 7 et 9 sont Noirs. Les cases correspondan¬tes sont disposées sur deux bords opposés du tableau.
Pour éviter les confusions, les numéros concernés sont rappelés dans les cases Manque, Passe, Impair et Pair. Cette précaution est inutile pour Noir et Rouge, ces chances étant accolées aux cases des numéros correspondants. Les chances simples sont payées, lorsqu’elles sont gagnantes, à égalité avec la mise jouée. Par exemple, si 10 F ont été misés sur Pair, et que le 8 soit sorti, le joueur récupère sa mise et fait un bénéfice de 10 F.
RÉGLEMENTATION DU CASINO
Comme pour tous les jeux de hasard, chaque casino est tenu de fixer une mise minimale. Cette mise est nettement inférieure à celle de la Roulette. Afin d’éviter d’être mis en difficulté par des joueurs trop chanceux, l’établissement fixe également, selon le type de pari, une mise maximale. Ce maximum, variable d’un casino à l’autre, est en général cinq fois plus élevé pour les chances simples que pour les numéros pleins. En effet, ces derniers sont d’un rapport plus important, donc plus « dangereux ».
RÈGLES
Déroulement de la partie
La boule étant un jeu simple, les coups se succèdent rapidement. La plupart des joueurs restent debout autour de la table de mise, ce qui leur permet de miser ou de se retirer du jeu quand bon leur semble.
Déroulement d’un coup : le croupier bouleur annonce « Faites vos jeux ». Les joueurs déposent eux-mêmes leurs mises sur le tapis. Lorsque le croupier juge le tableau suffisamment garni, il lance la boule de caoutchouc sur le bord de la cuvette, en changeant de sens à chaque coup. Lorsque la boule commence à ralen¬tir sa course, il annonce « Rien ne va plus ». Il est dès lors interdit de miser. La boule roule sur plusieurs cases numéro¬tées, avant de s’immobiliser sur celle du numéro sortant. Le croupier annonce ce numéro, puis les chances simples auxquel-les il appartient. Par exemple, si le 6 est sorti : « 6, Noir, Pair et Passe ». Le croupier assis à la table de mise «fait le tableau », en ôtant les mises perdantes de la table au moyen d’un long râteau à manche souple. Il laisse les mises gagnan¬tes en place, et peut alors procéder au paiement. Les chances simples sont
payées avant les numéros pleins. Dans chaque catégorie, le croupier paye les mises les plus éloignées de sa place avant les plus proches, et les plus petites mises avant les grandes.
Le paiement des mises ne s’effectue pas au moyen du râteau, mais en lançant les jetons en direction du gagnant, à plat afin qu’ils ne roulent pas. Cette façon de procéder s’ap¬pelle «crouper», terme duquel dé¬rive le mot croupier.
Exemple de paiement : lorsque le croupier annonce « Rien ne va plus », l’état du tableau est le suivant :
Le 6 sort. Le croupier annonce « 6, Noir, Pair et Passe ». Le croupier de table ramasse les mises perdantes :
10 F sur Manque
5 F sur Rouge
10 F sur le 3
5 F sur le 9
10 F sur le 4
Il peut alors procéder aux paiements, qu’il annonce à haute voix, dans l’ordre suivant :
« 5 pour 5, 10 pour 10 à Passe »
« 10 pour 10 à Pair »
« 3 pour 3, 10 pour 10 à Noir »
« 14 pour 2, 70 pour 10 au 6 »
Fin du coup
Dès que les joueurs ont ramassé leurs gains, le bouleur s’empare à nouveau de la boule de caoutchouc et annonce « Faites vos jeux ». C’est le début du coup suivant.
STRATÉGIE
La simplicité du jeu a pour corollaire une stratégie peu développée. On conseille en général de jouer plusieurs numéros à la fois (pas plus de quatre). Si l’un d’entre eux sort, on peut rejouer au coup suivant,
tout en restant bénéficiaire. Le choix des numéros à jouer sera purement intuitif. Il sera souvent basé sur l’observation des coups antérieurs. On aura, par exemple, tendance à jouer un numéro ou une couleur parce qu’ils ne sont pas sortis depuis plusieurs coups, et que statisti¬quement ils risquent de réapparaître. Au contraire, on pourra jouer un numéro ou une couleur étant sortis plusieurs fois de suite, en espérant que la série va se prolonger. Soulignons toutefois que chaque coup est totalement indépendant des autres, et que de tels raisonnements n’ont qu’une valeur psychologique.