Jeux d'esprit : Le calembour
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Voici le jeu de mots par excellence. Il est de tous les temps et il existe dans toutes les langues : Homère, Aristophane, Plaute, Cicéron, plus près de nous, Shakespeare, Rabelais et Victor Hugo s’amusaient à en semer quelques-uns dans leurs œuvres. Les classiques, au contraire, Boileau, Molière, Voltaire, le dédaignèrent.A notre époque, les journalistes y ont fréquemment recours pour les titres de la « une », sachant qu’ainsi ils ont plus de chances d être cités dans les revues de presse.
Faire un calembour consiste à substituer à un mot un autre mot de même sonorité, mais de sens différent, en somme de le remplacer par son homonyme.
Seul, le son importe ; on peut donc décomposer les mots à son gré pourvu que la phrase ait un sens lorsqu’elle est prononcée.
Pour jouer au calembour, il faut d’abord rechercher des couples d’homonymes (mots de même sonorité, mais d’une orthographe différente) ou d’homographes (mots de sonorité et d’orthographe semblables). Il est ainsi plus facile de « placer » d’un air très naturel un calembour lorsqu’on entend dans une conversation le premier terme d’un couple connu.
Il existe plusieurs formes de calembours.
Le calembour à rallonges
Quel écolier n’a jamais abordé un camarade en lui demandant : « Comment vas-tu,yau de poêle ! » pour s’entendre répondre : « Pas mal,Akoffe et, s’adressant à un troisième : « Et toi, la matelas ? »
Et qui n’a jamais décliné : « J’en ai marre à bout de ficelle de cheval de course à pied à terre de feu follet de vache de ferme ta g… de loup des bois de campêche à la ligne de fond de culotte de zouave d’Afrique assez céta- cée… »!
Ce sont là des calembours à rallonges.
Les noms-calembours
Même lorsqu’ils n’ont pas été inventés, ils prêtent toujours à rire, ou à sourire. On les trouve fréquemment chez les ecclésiastiques : l’abbé Casse, l’abbé Cot, l’abbé Froix, etc.
Alphonse Allais ne manquait pas un calembour pour donner un nom aux personnages de ses contes : Mac Larinett, Tony Truand, Sir A. Kashtey, la maison Jean Passe et Desmeilleurs, etc.
Le calembour-devinette
Voilà un passe-temps très amusant. Il n’est pas trop difficile d’inventer des calembours du type :
– Pourquoi La Fontaine était-il si apprécié de ses amis ? Parce qu’il était un homme à fables…
Quelques « trouvailles » de Jacques Arago, le frère de l’astronome, sont passées dans le répertoire des écoliers :
– Voulez-vous savoir comment on peut se chauffer en hiver avec une simple statuette ?
– Prenez un premier Consul en plâtre ; cassez-lui un bras et vous aurez un Bonaparte manchot !
La fable d’Alphonse Allais a fait fortune :
« Chaque fois que les gens découvrent un mensonge,
Le châtiment lui vient, par la colère accru !
Je suis cuit, je suis cuit ! gémit-il comme en songe.
Le menteur n’est jamais cru. »
Vidéo : Jeux d’esprit : Le calembour
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