Le Vingt et Un
Ce jeu d’origine française, connu dans les casinos sous le nom de Black-Jack, a pris un formidable essor au xviii siecle pour devenir le jeu de cartes de casino actuellement le plus joué dans le monde entier. Le Black-Jack tirerait son nom d’un casino américain qui payait double le vingt et Un constitué de l’As et d’un Valet noir (Black Jack, en anglais). Il se différencie du vingt et Un par le fait que le rôle de Banquier y est joué non par les joueurs à tour de rôle, mais par un croupier représentant le casino, ainsi que par quelques aménagements mineurs des règles.
MATERIEL
Deux jeux de 52 cartes.
BUT DU JEU
Se rapprocher le plus possible de 21 points, sans toutefois dépasser ce chiffre.
REGLES (2 joueurs au minimum)
Valeur des cartes
L’As vaut, au gré du joueur, I ou 11 points, les figures ou « bûches » (R, D, V) valent 10 points, les autres cartes sont comptées à leur valeur nominale (c’est- à-dire de 10 à 2 points).
Distribution des cartes
Le Banquier distribue à chaque joueur et à lui-même deux cartes, une par une et en commençant par le joueur placé à sa gauche. L’une des cartes est donnée face visible, l’autre face cachée.
Déroulement de la partie
Chaque joueur dépose devant lui un enjeu, et la distribution des cartes commence.
Si le Banquier a un « naturel » (c’est- à-dire a réalisé 21 points avec ses deux premières cartes), il ramasse les mises des joueurs, sauf celles des joueurs qui ont eux-mêmes un naturel, pour qui le coup est nul. De la même façon,
si un joueur a un naturel et que le Banquier n’en a pas, ce joueur le montre et se fait payer.
Si le Banquier n’a pas de naturel, le jeu se déroule normalement : le Banquier sert tout d’abord le premier joueur à sa gauche.
Il est possible à ce dernier de demander des cartes tant que son total ne dépasse pas 21 points. Les cartes lui sont servies faces visibles. Si son total dépasse 21 points, on dit qu’il « crève ». Il annonce alors « Crevé » et le Banquier ramasse sa mise. Quand le joueur estime ne plus devoir prendre de cartes, il dit «Je reste », et le Banquier s’occupe du joueur suivant dans les mêmes conditions.
Quand tous les joueurs sont servis, le Banquier se sert à son tour. Quand il s’estime servi, tout le monde montre son jeu.
Si le Banquier a crevé, il paye à égalité les joueurs restant en lice. S’il n’a pas crevé, il paye (toujours à égalité) ceux qui ont un total supérieur au sien, mais ra¬masse les mises de ceux qui ont un total inférieur. En cas de total identique, le coup est nul et les joueurs récupèrent leurs mises. Les cartes utilisées sont « brû¬lées » et ne servent plus.
Suivant les conventions adoptées en début de partie, le Banquier peut rester le même jusqu’à épuisement des cartes, céder la banque dès qu’il a perdu son coup, ou ne rester Banquier qu’un seul coup.
STRATÉGIE
S’il n’y a pas à proprement parler de stratégie au vingt et Un ou au Black-Jack, il est important de jouer sa main au mieux des probabilités : le Black-Jack représente d’ailleurs un oiseau rare dans le monde des jeux de casino, à savoir un jeu où le joueur est pratiquement à égalité avec la banque. Il existe même pour les joueurs une possibilité théorique de prendre l’avantage sur le casino en se souvenant de toutes les cartes « brûlées » : connaissant le type de cartes majoritaire dans le sabot, il devient possible de modifier son tirage en conséquence. Cette possibilité est cependant toute théorique, les joueurs n’ayant pas tous une mémoire d’éléphant, la fatigue se faisant rapidement sentir, et les casinos ayant trouvé une parade adé¬quate en augmentant de façon sensible le nombre de cartes utilisé.
Les joueurs désirant jouer pour se détendre, sans pour autant se comporter en dépit du bon sens, disposent d’un guide efficace, sous la forme d’un tableau de jeu conseillé, établi en fonction des différen¬tes probabilités. On notera que le jeu conseillé varie nettement selon que la main du joueur contient ou ne contient pas d’As.