Le Shaturanga
Ce jeu, proche des Échecs, se joue à quatre, mais il n’y a toujours que deux camps, les joueurs étant alliés deux à deux. Le Shaturanga, comme tous les jeux dérivés des Échecs, est originaire de l’Inde.
MATÉRIEL
Un échiquier de 8 cases de côté, 32 pièces décrites plus loin, éventuellement un dé.
BUT DU JEU
Capturer les deux Radjahs adverses.
REGLES
Marche et prise des pièces
Chaque joueur dispose de : I Radjah (R), I Éléphant (E), I Cavalier (C), I Bateau (B) et 4 Soldats (S). La position de départ est représentée au diagramme I.
Diagramme I : La position de départ
Les joueurs placés en diagonale font partie du même camp : les joueurs A et C jouent contre les joueurs B et D.
Voici maintenant la marche propre aux différentes pièces :
-Le Radjah se déplace, comme le Roi des Échecs traditionnels, dans toutes les directions, mais d’une seule case à la fois.
– L’Éléphant se déplace, comme la Tour des Échecs orthodoxes, verticalement et horizontalement d’autant de cases qu’il le désire.
– Le Cavalier se déplace comme le Cavalier des Échecs orthodoxes, c’est- à-dire en effectuant un pas de Tour et un pas de Fou, en sautant d’éventuels obstacles.
– Le Bateau se déplace par saut diagonal de deux cases, la case intermédiaire du trajet pouvant être vide ou occupée (diagramme 2, page suivante).
– Le Soldat se déplace et prend comme le pion du jeu d’Échecs orthodoxe (c’est- à-dire progresse verticalement mais prend en biais) ; toutefois, il ne peut avancer que d’une case à la fois, même quand il se trouve sur sa position de départ. Le Soldat ne peut jamais reculer.
Les pièces prennent comme elles marchent. Une restriction sévère limite ce pendant certaines prises : les Soldats et les Bateaux, s’ils peuvent se prendre entre eux, ne peuvent capturer les autres pièces.
Diagramme 2 : La marche du Bateau
Déroulement de la partie
Chaque joueur joue un coup à tour de rôle, dans l’ordre (A-B-C-D), en notant que les pièces des joueurs d’un même camp ne font jamais échec au Radjah (Roi) de leur allié.
Il existe deux formes de jeu, selon que les joueurs décident en début de partie d’utiliser ou non un dé :
-Sans dé, chaque joueur joue le coup de son choix.
-Avec dé, chaque joueur jette le dé à son tour de jeu et doit déplacer la pièce prescrite par le chiffre de sortie, ou, s’il le préfère, un Soldat :
As : Bateau (ou Soldat) ;
2 : Cavalier (ou Soldat) ;
3 : Eléphant (ou Soldat) ;
4 : Radjah (ou Soldat).
Le 5 et le 6 ne comptent pas. Il est alors nécessaire de relancer le dé jusqu’à obtenir un chiffre compris entre I et 4. Le joueur qui ne peut jouer la pièce prescrite (parce qu’il ne la possède plus, ou parce que son mouvement est impossible) perd son tour de jeu.
La case initiale des Radjahs est appelée «trône». Le Radjah qui s’installe sur le trône de son allié prend jusqu’à la fin de la partie et, même s’il quitte le trône, il garde la direction des opérations en ce qui concerne les deux armées. Quand vient son tour de jouer ou quand vient le tour de son allié, il décide seul quelle pièce il jouera, celle-ci appartenant indifféremment à l’une ou l’autre armée.
Fin de la partie
Le but du jeu étant de prendre les deux Radjahs adverses, le camp dont un seul des Radjahs a été capturé n’a pas encore perdu la partie. Le joueur qui est « mat » cesse toutefois de jouer. Ses pièces res¬tent sur l’échiquier, sauf son Radjah, qui est ôté du jeu. Ces pièces demeurent passives (c’est-à-dire ne génèrent plus de menaces et ne font plus échec aux Radjahs adverses), mais constituent toujours des obstacles limitant le rayon d’action des autres pièces du jeu, et peuvent être capturées. L’allié joue uniquement avec ses propres pièces, à son tour de jeu. (Cette règle restrictive ne s’applique toutefois pas si un joueur a occupé le trône de son partenaire avant que le Radjah de celui-ci soit capturé. Toutes les pièces demeurent alors actives.) Quand deux Radjahs ont été capturés, les joueurs toujours en lice peuvent procéder à un échange s’ils le désirent : les Radjahs effectuent alors leur rentrée sur leur trône, ou à proximité de celui-ci s’il est occupé.